De l’amour dans l’air
Nous en sommes au 4e mois de ce rêve (plus ou moins parfait dépendamment des situations vécues). Nous vivons la phase de déconfinement, la plus complexe de cette pandémie. On vit une sorte de perplexité, ballottés entre le plaisir de retrouver un peu « d’avant » tout en appréhendant « l’après ».
Je renoue avec un mot que j’ai peu utilisé dans ma vie : l’adjectif « exacerbé » (!) qui peut signifier « aggravé, intensifié, poussé à un haut degré ». Je le vois et le ressens dans les réactions des gens, dans mes propres réactions, dans nos impatiences, nos intolérances… parce que c’est frustrant le déconfinement : le déconfinement c’est la loi du « oui, mais…! Le masque, le 2 mètres, les mains gercées à force de lavages, le droit de jouer aux quilles sans toucher à la boule (à chacun d’ajouter ses précautions !). Oui, c’est frustrant le déconfinement ! Pourquoi lui et pas moi ? Pourquoi elle avant moi ?
Comme élus, chaque jour, nous avons à prendre des décisions, imposer des reports ou des retards, composer avec des normes et des limitations sur lesquelles nous n’avons pas de contrôle, gérer des inquiétudes et des insatisfactions. Et nous voudrions être parfaits ! Pas de limitations ! Juste des bonnes nouvelles !
Bref, nous aimerions sentir qu’il « y a de l’amour dans l’air », comme le chantait Martine St-Clair !
C’est ensemble et seulement ensemble qu’on va passer à travers et…aller mieux. Pouvons-nous nous souhaiter qu’au lieu de « l’exacerbation », nous puissions y ajouter de la compréhension et de la modération ?
…pour qu’il y ait plus d’amour dans l’air ?!
Jean-guy Dubois, maire de la Ville de Bécancour
