CHEVEUX LONGS ET PATIENCE COURTE…
On n’a jamais vécu ça et nul n’aurait pu l’imaginer… On avance, on recule, on tâtonne. Il faut déconfiner… il ne faut pas déconfiner… Pseudo-experts et/ou spécialistes en objections s’invitent avec plaisir et bonheur dans le débat : les cheveux allongent, la patience s’écourte!
J’essaie d’imaginer ce qui se vit dans la tête de François Legault dans ce carrousel. Il sait, à l’avance, que toute décision, toute avancée l’exposera à une lapidation sévère! Après deux mois de confinement, on atteint une phase de lassitude (l’effet de nouveauté est passé, le mois de mai et le soleil se pointent…), étape critique de cette pandémie. Les idées et objections se campent, les propos tendent à devenir plus acrimonieux et les consignes tendent à être violées davantage.
D’où l’importance, à mon avis, de comprendre deux énoncés :
- Nous vivons une pandémie, avec ses incertitudes, ses souffrances, à des degrés variables, selon notre état, nos conditions de vie, notre santé, etc.
Il faut apprendre individuellement et collectivement à vivre avec le virus avec ce que ça implique de respect de soi et des autres.
- Tout n’est pas parfait. Les prochains jours et semaines, sur fond de déconfinement, risquent d’être sensibles… Aucune des propositions édictées par le premier ministre ou les responsables de la Santé publique ne fera l’unanimité… quelques progressistes qu’elles fussent!
Notre pire ennemi, à ce moment-ci, c’est l’intolérance dont les effets, à la limite, peuvent être aussi nocifs que la COVID-19 elle-même.
De là le dilemme : DECONFINER OU NE PAS DÉCONFINER, là est la question (Shakespeare version 2020!). Dans un esprit de prudence et d’étalement judicieux, cette étape est nécessaire. Elle suppose toutefois une certaine marge d’erreur et c’est là que la tolérance devient une vertu incontournable.
Ceci dit en attendant et espérant mon prochain rendez-vous chez un ou une coiffeuse qui saura écourter ma chevelure et conséquemment, allonger ma tolérance!
Jean-Guy Dubois,
Maire, Ville de Bécancour