LENDEMAIN DE VEILLE
Les gens sont en confinement, les rues sont désertes, les commerces sont fermés, la Covid-19 frappe fort : ce ne sera pas sans conséquences…
Conséquences ÉCONOMIQUES évidentes et parfois douloureuses, tant publiques qu’individuelles. On pourra faire appel à l’État-providence, mais les miracles n’existent pas là non plus… On parle déjà d’autosuffisance alimentaire, on loue l’achat local, on parle relance, innovation, etc. Qu’en adviendra-t-il de chacun de nous, entité privée ou publique ?
La TECHNOLOGIE prend maintenant un autre sens : achats en ligne, télétravail, visioconférences, fêtes de famille en vidéo, etc. Les entreprises privées et publiques devront se positionner dans leur gestion des ressources humaines… les déplacements devront être repensés… même la télémédecine fait ses premiers pas. Devrions-nous parler d’Internet haute vitesse ??!!!!
Tout le concept de MOBILITÉ devrait prendre un nouveau virage dépendamment qu’on vit en ville ou en campagne. La mobilité est liée à la préoccupation environnementale, on le sait. Elle sera aussi impactée par la popularité du télétravail et par cette nouvelle conscientisation des priorités, dictant une utilisation moindre des rencontres, colloques, congrès, forums, salons de toutes natures.
Les nouveaux enjeux liés à la mobilité dicteront de nouveaux paradigmes pour l’Économie, les Transports, l’Environnement, l’Éducation, la Santé…
Est-on en train de solutionner, du même coup, une partie de la question environnementale, sujet fortement discuté depuis quelques années ? La conscience écologique aura son mot à dire dans la relance qu’on voudra ‘’durable’’. La pandémie nous aura-t-elle convaincus de la nécessité de conjuguer économie et environnement ? Je ne suis pas loin de penser que, si on ajoute l’Éducation, la décennie 2020 pourrait devenir celle des trois E. : Économie-Environnement-Éducation.
Les conséquences PSYCHOSOCIALES seront nombreuses et très variées… Le rapport aux autres sera sans doute soumis à de nouvelles priorités. La famille, les amis, les voisins prendront du galon dans cet ordre d’importance.
Et qu’adviendra-t-il de la distanciation physique et sociale et ses énormes conséquences tant sur la vie privée que sociale ? Qu’adviendra-t-il de toute l’énergie sociale, communautaire de nos organismes, nos événements, l’organisation de notre vie en société. C’est toute la dynamique récréotouristique de notre milieu, de nos milieux, qui est chamboulée… Et on découvre tout à coup la problématique liée au traitement des personnes âgées dans les CHSLD… Faudra sans doute revoir notre modèle social, caractérisé par la ‘’ghettoïsation de nos âgés’’ dans des pensionnats de fin de vie…
L’été 2020 a déjà effacé les grands rassemblements, les festivals, spectacles et toute activité où il est impossible de respecter la consigne des 2 mètres. Dans un, deux, cinq ans, en restera-t-il des séquelles ?
En espérant cet après-COVID, on lit et on fait beaucoup de phrases! Chacun nourrissant ses craintes, ses appréhensions, ses prédictions.
Je pense tout simplement que nous devons vivre cette difficile période comme une opportunité. Chacun de nous quel que soit son état, son âge, sa fonction doit rechercher les dimensions positives de cet événement. Comme cette jeune maman qui se réjouit de cette occasion de ‘’vivre de belles choses avec ses trois petits’’, ou cet autre qui planifie son jardinet (mêlant plaisir et autonomie alimentaire!) et cette grand-maman qui découvre, avec bonheur, les attributs de son iPad…
Peut-on faire de cette ‘’malchance’’ une occasion de découvrir puis… de s’en souvenir?
Même les lendemains de veille se préparent…!
Jean-Guy Dubois, maire
Ville de Bécancour
